ARVERS Félix. Poète. Auteur du Sonnet d'Arvers. Lettre autographe à Alfred Tattet (Réf. BL 22739)

ARVERS (Félix). Né à Paris. 1806-1850.

Auteur dramatique, poète, célèbre pour son Sonnet, l'une des poésies les plus populaires de son temps.

L.A.S. « F. Arvers » à « Mon cher Alfred » [Alfred Tattet].

                                               S.l.n.d., Mardi [octobre ou début novembre 1845 ?]. 2 pages 1/2 in-12.                                                

Très rare lettre du poète Félix Arvers

...Rien de nouveau dans ma vie... signale-t-il, une vie ...si peu accidentée, comme on dit aujourd’hui, et qui continue à être d’une monotonie affligeante...

Il évoque sa mère, âgée de 77 ans, ...je ne peux me dissimuler que les jours que je dois passer avec elle me sont comptés, et elle partie, je reste seul, absolument seul au monde. Je ne veux pas m’arrêter plus longtems sur ces idées qui sont fort tristes. Il y a bien un remède à la situation que je redoute, le mariage ; mais le remède est pire que le mal. Tu sais que penser des femmes mariées. Quant aux enfans, il me répugne de procréer des êtres qui, dans leur contrat de mariage, appelleront ma mort une espérance...

Il s’est rendu plusieurs fois chez Tattet, en vain, désire savoir encore si Guttinguer se trouve à Paris, ...j’y regarde à deux fois avant de risquer une course qui peut être inutile..., et annonce fièrement : …Je n’ai rien perdu sur les Chemins de Fer, resultat superbe et que je m’empresse de t’annoncer. Il y a, à l’heure qu’il est une débâcle dont je me suis fort prudemment sauvé...

Il termine : ...Je te recommande toujours pour le printems (sic) prochain le billard que tu m’as fait espérer...

Alfred Tattet était un riche érudit, intime de Félix Arvers et d’Alfred de Musset, qui tous deux lui dédièrent plusieurs poèmes. Le salon du riche financier était fréquenté par le cénacle romantique : Nodier, Vigny, Lamartine et Gérard de Nerval y figuraient en bonne place, aux côtés des hugoliens.

Arvers écrivit de nombreuses pièces de théâtre et, en 1833, publia un recueil de poèmes, "Mes Heures perdues", dans lequel se trouve le Sonnet d’Arvers écrit, semble-t-il, pour la fille de Charles Nodier, et qui fit sa célébrité.

Serge Gainsbourg le chantera au début des années 1960.