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Critique très dure du compositeur envers l'œuvre d'un collègue, La Tempête inspirée de Shakespeare.
GODARD (Benjamin). Né à Paris. 1849-1895.
Compositeur et chef d'orchestre. Célèbre à l'époque pour ses opéras Jocelyn et La Vivandière.
L.A.S. « Benjamin Godard » à « Mon cher ami ». S.l., 30 novembre 1880. 4 pp. in-8.
Avec ...toute la presse (qui) tombe en admiration devant cette œuvre !..., il craint d'être le seul de son avis ...C'est une œuvre selon moi, très ordinaire ; il n'y a aucun effet nouveau, ni comme mélodie, ni comme harmonie, ni comme orchestration ; c'est la musique bourgeoise d'un pianiste estimable. La moyenne de l'œuvre est honnêtement fabriquée mais il y a des passages d'une vulgarité impardonnable... en particulier ...le chœur des marins ivres dont le rythme est absolument vulgaire et dans le genre Offenbach. (Dans la Damnation, Berlioz fait aussi chanter des gens ivres, des étudiants, dans la Taverne ; mais quelle différence entre cette scène et les platitudes de Duvernoy !)... Enfin si ...le rôle de Caliban est le mieux traité... les ...chœurs (...) sont tous manqués, y compris celui de la Tempête... conclut Godard qui se déclare donc incapable de bien renseigner son correspondant.
La Tempête, d’Alphonse Duvernoy, est un poème symphonique en 3 parties pour solistes, chœur et orchestre d'après la pièce éponyme de William Shakespeare. Il est créé le 24 novembre 1880 au théâtre du Châtelet.