BERLIOZ (Hector).
Né à La Côte-Saint-André. 1803-1869.
Compositeur romantique.
Lettre Autographe Signée « Hector Berlioz » à « Mon cher David » (Ferdinand DAVID, violoniste et compositeur).
Paris, 19 rue Boursault, 7 janvier 1854. 3 pages in-8.
...Je vous ai envoyé le 22 ou le 23 Décembre dernier mon Requiem et Sara la Baigneuse avec texte allemand, plus une lettre. Avez vous reçu le tout ? Où en est la gravure de la Fuite en Egypte chez Kistner ? Qu’ont dit les journaux de Leipzig sur mon concert ? A-t-on publié dans le Leipziger Tageblatt ma lettre du journal des Débats en réponse a l’insolent mensonge de l’avocat du directeur de l’Opera qui m’attribuait les mutilations du Freyschütz ?...
Cette stupide affaire me donne un chagrin et une indignation que vous devez comprendre. J’ai passé quinze ans de ma vie de critique à combattre les correcteurs, les coupeurs, les mutilateurs ; J’ai empêché, quand on mit le Freyschütz en scène à l’Opéra il y a douze ans, qu’on en supprimât une note ; je suis parvenu à le faire représenter, pour la première fois en France, intégralement ; et l’on m’accuse de l’avoir mutilé moi même, quand les coupures dont on se plaint ont été faites en mon absence de France et sans que j’en aie été informé, et par un Directeur avec lequel j’étais brouillé...
Berlioz vient de recevoir une lettre d’un étudiant en Droit ...pour me reprocher en termes très offensans (sic) mon méfait sur Weber. Je viens de lui répondre (...). Tout cela est révoltant d’injustice et d’absurdité...
En 1821, combinant un sujet folklorique, des accents populaires et un orchestre puissamment expressif dans une forme mozartienne, Weber fit de la création du Freischütz un événement national. Lorsqu’en 1841, l'Opéra de Paris programma le Freischütz devenu fameux après la mort de son auteur, Berlioz fut chargé d'en établir la version française transformant le singspiel en opéra. L’intégrité de son travail, accepté après mûre réflexion, éclaire la familiarité de Weber avec notre répertoire d’opéra-comique ainsi que l’extraordinaire postérité de son œuvre en France.
Correspondance générale d’Hector Berlioz, sous la direction de Pierre Citron (Flammarion, 1972-2003), Vol. VI, N° 1685.