PASTEUR (Louis). 1822-1895. Chimiste français, physicien de formation, il mit au point le vaccin contre la rage.
Lettre Autographe Signée « L. Pasteur » à «Monsieur et très éminent confrère». Paris, 26 février 1879. 1 p. in-8.
...Ma discussion avec Berthelot [le chimiste Marcellin Berthelot s’était opposé à Pasteur en 1878 au sujet du principe de fermentation par une controverse qui demeura célèbre dans les annales scientifiques] paraît épuisée, puisqu’il n’a pas répliqué à ma dernière note. Permettez-moi de vous adresser les bonnes feuilles de mes quatre réponses, non que je veuille vous demander de les lire, mais par reconnaissance pour votre affectueuse bienveillance envers moi. Ce ne serait pas le moment de ne pas m’en souvenir : je suis candidat à l’académie française, non de mon propre mouvement, croyez-le bien. Mais enfin cette possibilité n’a-t-elle pas surgi pour la première fois dans une appréciation flatteuse que vous faisiez un jour de l’an passé de mes travaux !... Il s’excuse de sa « hardiesse » et lui présente l’assurance de sa ...vive et respectueuse gratitude...
Couronné dès 1862 par la prestigieuse Académie des Sciences, Louis Pasteur briguera tous les honneurs, avant même d’avoir entrepris ses travaux sur la pasteurisation : il sera élu en 1873, « membre associé libre » de l’Académie de médecine, puis médaillé de la Royal Society de Londres, enfin, le 11 décembre 1879, il était reçu non pas sous la Coupole, comme il semble l’ambitionner dans cette lettre, mais à l’Académie vétérinaire de France. Ce n’est qu’en 1882 qu’il recevait les hommages de ses pairs à l’Académie française, trois ans avant la vaccination contre la rage du jeune Joseph Meister (en 1885), qui, par son succès, ouvrait une voie nouvelle à la méthode pastorienne des recherches antirabiques en France et dans le monde entier.