BRASILLACH (Robert).
Né à Perpignan. 1909 - fusillé en 1945. Écrivain et journaliste.
L.A.S. « Robert Brasillach » à « Cher ami ».
Sans lieu, 31 décembre 1939. 2 pages grand in-4.
Longue lettre politique À un ami lyonnais, un médecin, pendant la « DrÔle de Guerre » :
Le lieutenant Brasillach avait été mobilisé dès septembre 1939
Il s’apprête à partir en permission, et s’empresse de lui répondre : il ne sait ce qu’est devenu Dubech [Lucien Dubech, disciple de Maurras], ...Il a tout juste fait un article la semaine dernière dans Candide... Il parvient ...à une très olympienne indifférence à la Daudet pour les gens qui me paraissent se tromper autant que lui... Il souhaite lui répondre sur deux points : d’abord sur Codreanu [Corneliu Zelea Codreanu, 1899-1938, homme politique roumain, fondateur de l’organisation nationaliste appelée Garde de fer] ...Les « erreurs » de J.S.P. sur Codreanu sont pure légende. Nous avons parlé de la Garde et de son chef quand c’était un mouvement magnifique ; et d’une ampleur inouïe. J’ai vu un Roumain, non garde de fer, qui m’a raconté l’impression produite à Bucarest par la mort de Codreanu : toute la ville en larmes dans la rue, comme si on avait tué un saint. Voilà ce que nous avons expliqué... Le second point concerne « Rex », la revue belge fondée par Léon Degrelle, ...Nous avons cru au succès de Rex (quoique pour ma part dans ce que moi j’ai écrit, j’ai toujours laissé la place disponible à l’échec), parce que Rex a été emporté en 36 dans un mouvement d’une ampleur extraordinaire. Dès qu’il y a eu échec nous l’avons dit (...). Ce qui trompe les gens, c’est qu’au moment du succès de Rex, les antifascistes disaient : c’est un échec. Nous, nous disions : c’est un succès (...). Les défauts de Rex qui sont essentiellement l’esprit brouillon, nous ne les avons pas cachés, voilà tout. J’ajoute que pour ma part, je trouve même que J.S.P. a enterré Rex avec trop peu de cérémonies. C’est que j’ai fort ancré le sentiment de la fidélité... Il enchaîne en parlant du cas de la Pologne sur laquelle il était impossible de dire la vérité, craignant qu’on ne les accuse de la « vendre à l’Allemagne » tout comme la Tchécoslovaquie ...Le péché de J.S.P. est la timidité... conclut-il...