CARCO Francis, poète. 2 manuscrits autographes (G 3568)

CES MANUSCRITS, INTITULÉS IMPRESSIONS D’AUDIENCE, RENDENT COMPTE DU PROCÈS DE L’AMIRAL ESTÉVA DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE EN MARS 1945. 

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G 3568
Description
CARCO (Francis). Né à Nouméa. 1886-1958.
Écrivain, poète et journaliste et parolier. 2 M.A.S. « Francis Carco de l’Académie Goncourt ». S.l.n.d. [Paris, 1945]. Au total 9 pp. 1/2 in-8, numérotées.
Quelques ratures et corrections au crayon.

Jean-Pierre Esteva (1880-1951), jeune officier pendant la Première guerre mondiale, affecté à la flotte en Méditerranée, prend part à la bataille des Dardanelles où il se distingue. Contre-amiral en 1929, vice-amiral en 1935, il prend en 1939 le commandement des Forces navales du Sud. Après l’armistice de juin 1940, il rejoint le Maréchal Pétain dont il deviendra très proche. Résident général de France en Tunisie en 1940, il met à la disposition des Allemands les bases aériennes françaises en 1942, dans le but de contrer les opérations de débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Rapatrié en France par les Allemands en 1943, il regagne Vichy et le Maréchal Pétain.

Arrêté en septembre 1944, son procès s’ouvre le 15 mars 1945 devant la Haute Cour de Justice recréée par ordonnance du gouvernement provisoire en novembre 1944 afin de juger le Chef de l’État, le Chef du Gouvernement, les Ministres, les Gouverneurs généraux, les Hauts fonctionnaires, les Militaires, etc. 

Au premier jour du procès Esteva devant la Haute Cour de Justice, Carco évoque la Tunisie, le pays où l’amiral perpétra sa forfaiture ...Est-ce en souvenir de l’avenue de Carthage et de ses terrasses de café que les sièges qu’on nous destine sont constitués par une double rangée de chaises pliantes d’un vert pistache assez inattendu ? Ce serait pousser un peu loin le goût de la couleur locale. Toutefois, dans le cadre austère où va se dérouler le procès Esteva, ce vert mérite qu’on en savoure la note pimpante dont la présence nous aide à évoquer l’atmosphère de Tunis. Résident général, l’amiral Esteva (...) prend place avec un garde au banc d’où il devra répondre des faits retenus contre lui... Le regard de Carco se porte sur l’accusé qui arbore croix et médailles militaires ...très digne (...), chauve et barbu, sans sa casquette aux dorures rutilantes il a moins l’air d’un grand marin que d’un (…) bourgeois (…) cossu que sa bonne foi met à l’abri (…) de toute compromission... Le drame se noue entre le prévenu et le président de la Haute Cour ...Un drame qui passe et de beaucoup la personne de l’accusé pour prendre de plus vastes, de plus effarantes proportions. En effet ni les instructions (…) qu’a reçues Esteva lors du débarquement des troupes de l’axe en Tunisie, ni son empressement à leur venir en aide contre les forces alliées, ne constituent aux yeux du Premier Président le fond même du procès (...). C’est de Vichy qu’il est question. De son gouvernement qui n’a pas su ou qui plutôt n’a pas voulu se dégager de l’étreinte mortelle du Reich. (Le reste ne compte guère. L’amiral a beau protesté) Et tout est là, (l’heure des comptes approche uniquement) pour cette première audience, alors l’abjecte trahison, (à Tunis), le crime (inexpiable) dont il faudra pourtant un jour payer le prix... 

Dans la seconde partie de sa narration, Carco reprend la question posée par le premier Président au Procureur général ...Victime ou complice ?... Les deux, répond dès le début de son réquisitoire le Procureur Mornet qui, après avoir réfuté l’un après l’autre les arguments de l’amiral, établit la culpabilité d’Esteva. Placé sous l’emprise de Pétain, l’amiral abdiqua toute sorte de dignité. La consigne d’obéissance jurée au maréchal, l’a perdu ...Les ordres que reçoit Esteva de Vichy (…) le trouvent toujours prêt à les suivre ou à les faire exécuter. Voilà le crime. Car la pire trahison consiste dans l’avilissement... le procureur clôt son réquisitoire ...« Il n’est pas de serments qui tiennent devant une trahison ! »... 

L’amiral Esteva échappa à la peine de mort ; il fut condamné à la prison à vie. Gracié en août 1950, il décéda quelques mois plus tard. 

Son épouse étant d’origine juive, Francis Carco fut contraint à l’exil dès l’exécution des premiers décrets anti-juifs imposés par le gouvernement de Vichy. Le couple fuit la France et se réfugie en Suisse dans le Valais où les Carco feront la connaissance de Jean Graven, un professeur de droit de l’université de Genève qui sera chargé après la guerre par les Nations Unies de la poursuite et de l'extradition des auteurs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, terme dont on lui doit la paternité. Il sera le représentant officiel de la nation helvète lors des procès de Nuremberg. 

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