FINI (Léonor). Née à Buenos-Aires (Argentine). 1908-1996.
Peintre surréaliste, illustrateur, décoratrice de théâtre, d’origine italienne.
Épouse de Pieyre de Mandiargues.
Liée à Dali, Georges Bataille, Eluard et Max Ernst.
L.A.S. « Léonor » à Pierre Besse. Corse, Juin 1961.
2 pp. in-4. Enveloppe affranchie.
LETTRE DE VACANCES depuis sa villégiature corse : La Corse lui plaît toujours beaucoup, le temps est ...assez beau – avec soleil mais veut – vagues – assez froid – lainage – pantalons pullover – mais poisson grillé etc. Les chats excités et en même temps encore fatigués du voyage (où ils furent très raisonnables et compréhensifs) à Marseille Toulon et un autre hôtel meilleure chambre vaste épaisse moquette...
La maison a subi des dégâts d’humidité ce qui a occasionné la réfection du toit, et il reste encore deux chambres à repeindre avant la fin de l’hiver et la présence néfaste de rats « géants » (des loirs probablement). Elle s’occupe à coudre ...presque tout le temps (...) un joli tissu campagnard grège grecque et en dessus un joli ornement 1870 trouvé aux Puces (...) Hector [Bianciotti, écrivain argentin] arrive le 28. Téléphonez à Lidie, je lui écris – Racontez de vous – et de Anna – de Marie – Angela etc. J’espère que vous n’attrapez pas des rages, ni que vous avez des contrariétés... et les films ? et l’exposition Méliès ?... interroge-t-elle pour finir.
C’était à l’été 1954 que Léonor Fini, alors parmi les artistes plus en vogue à Paris, intime de Giorgio de Chirico, d’Henri Cartier-Bresson, de Jean Genet, reconnue et célébrée par Dora Maar ou par l’écrivain surréaliste André Pieyre de Mandiargues, navigue à bord du bateau de la comtesse de Beaumont lorsqu’elle tombe en arrêt devant ce qu’elle appellera des
« ruines intelligentes ». Ce sera le couvent du cap Corse, à Nonza, et c’est là que la peintre française va passer ses étés, de 1957 à 1980, entre ses chats, et ses amis artistes et écrivains.