BERTRON LIBERGE DES BOIS (Adolphe). Né à La Flèche. 1804-1887.
Manufacturier, inventeur.
L.A.S. « Adolphe Bertron Liberge des Bois, ancien magistrat » à « Monsieur Jules Simon ».
Dax, 28 juin 1867. 1 p. in-4. Adresse, timbre et cachet de cire rouge à ses initiales.
« Candidat humain » aux élections, Bertron s’adresse au ministre Jules Simon :
Lettre cocasse : ...Ne seriez-vous ni Breton, ni Français, ni Humain ? Comment je vous ai écrit quantité de fois et je n’ai encore reçu aucune lettre de vous, pourquoi ?… Il déclare que …les Français sont des tartufes, pires que le tartufe de Molière ! Humain, s’il y en a un à la Chambre, c’est beaucoup, et s’il y en avait un, je me figurais que c’était vous. Prouvez le moi par vos lettres - si vous savez écrire… Il lui demande de le tenir au courant de ses …travaux législatifs - ici, le Moniteur universel arrive 48 heures après les séances c’est inimaginable… la lettre se termine sur ce titre ronflant : …celui qui pense à tout et qui veut le bonheur et le bien être de tous et qui se dit le vrai candidat humain…
Il ajoute en p.s. : ...Opposez vous à l’élection des Landes. Vais vous envoyer pièces et jugement pour l’annulation, les Jésuites ont fait passer leur homme. Le Candidat de l’Empereur a été évincé pour celui de la coterie Légitimiste. Napoléon est trompé, où cela va-t-il conduire la France ?...
Bertron fait partie de ces candidats originaux, voire excentriques, comme Bugarach, ou Paulin Gagne, « mordu par la tarentule électorale ». À 40 ans, ce manufacturier qui avait fait fortune dans le commerce de coton, bourgeois prudhommesque, achète un château à Sceaux et rallonge son patronyme. En 1848, avec la proclamation du suffrage universel, il se découvre une volonté politique irrépressible. Jusqu’à sa mort en 1887, il sera candidat « humain » à toutes les élections, ce qui lui vaudra le sobriquet de « candidat omnibus ». Il annonçait son élection comme « l’avènement de la perfection en tout et partout » et espérait « arriver à être le premier patron de l’univers ».