NIBOYET (Eugénie). Née à Montpellier. 1796-1883.
Écrivaine, figure de l’engagement féministe.
L.A.S « Eugénie Niboyet » à « Monsieur ». S.l.n.d. 4 pp. in-8.
Belle lettre : Eugénie Niboyet entretient son correspondant au sujet d’une pièce de théâtre et du traité afférent : …Il me semble que vous compromettez vos intérêts pour l’avenir si, avant d’avoir tenu tous vos engagements pour l’Yliade, vous risquez un emprunt qui certainement n’aura aucun résultat. Monsieur le Marquis de L R ne s’est engagé envers vous que pour mille écus en cas de succès, soit mille écus qu’il entend payer après la 10ème représentation (...). M. de L. R. ne voulait rien donner qu’après 10 représentations (...). Maintenant il est possible que M. de L. R. fasse un cadeau aux artistes de Lyon, s’il y a succès ; il est possible aussi qu’il n’en fasse pas et je crois qu’en tout état de cause, il ne faut rien promettre, sauf à surprendre les artistes plus tard... Je joins ici Monsieur notre traité, ce soir j’irai le prendre chez vous à sept heures ; pour peu que vous voyez d’obstacles à signer, ce soir je reprendrai la pièce car je ne peux absolument remettre à demain. J’ai quitté pour cette affaire des travaux sérieux, d’excellents amis du grand monde et malgré l’intérêt de mes pièces si vous ne vous en rapportez pas à moi, si vous ne comptez pas suffisamment sur mon désir de vous être utile, je repartirai sans délai. J’ai l’habitude d’attendre et non de valeter, je me prête à tout ce qu’exige votre position et les intérêts de Monsieur de L.R. mais je lui ai promis un traité, il l’attend, et il y compte, je ne peux pas lui manquer de parole...
En 1832, Eugénie Niboyet fit partie du groupe de femmes de lettres à l’origine de la publication de la brochure La femme libre, premier journal féministe français rédigé et publié exclusivement par des femmes. Elle se rapprocha par la suite du socialisme fouriériste, se liant alors avec Flora Tristan. Elle fonda le premier journal féministe de province, Le conseiller des femmes, à Lyon, en 1833.
