DYSSORD Jacques. Poète, écrivain, apparenté au groupe des Fantaisistes. Lettre à Bernard Grasset (1937) (Réf. G 5678)

DYSSORD (Édouard Moreau de Bellaing, dit Jacques).

Né à Oloron-Sainte-Marie. 1880-1952.

Poète et écrivain, apparenté au groupe des Fantaisistes.

C.A.S. « Jacques Dyssord » à « Mon cher Grasset » [l’éditeur Bernard Grasset].

Paris, 14 septembre 1937. 1 page 1/4 in-12 oblong.

Joint : - Réponse dactylographiée de Grasset, n.s. (1/2 p. in-4). - Carte A.S. « « Jacques Dyssord » à « Mon cher ami ». Paris, 26 oct. 1937. 1 p. in-12 oblong (demande de rendez-vous).

Belle lettre au sujet de son dernier recueil de poésies les Dés sont jetés

publié par Grasset l’année 1938 :

Dyssord avertit l’éditeur de la remise de son manuscrit (« Les Dés sont jetés ») entre les mains de Brun, le collaborateur de Grasset : …Il représente dix ans de ma vie. Je n’aurais pas pu ne pas l’écrire. Il m’a été dicté par une de ces présences mystérieuses qui montre parfois sa tête aux grilles de notre âme. C’est pour cela que je sais qu’il est conforme à ce que j’entends par la véritable poésie. Celle qui n’est ni un jeu de mondains ni un artifice littéraire. En l’accueillant avec la gravité qu’il comporte, tu me consolerais de tant de besognes quotidiennes auxquelles la dureté des temps me contraint d’appliquer un esprit que j’aurais souhaité réserver à de plus nobles soucis... 

La réponse de Grasset en date du 19 septembre ne se fait pas attendre ; il lui répond sur un ton aimable qui témoigne de leur camaraderie littéraire ...Compte sur moi (...). Tu n’as pas besoin de me dire l’importance de ce que tu nous apportes. Je sais, mon vieux, ce que tu vaux…

Jacques Dyssord publia son premier recueil de poèmes en 1909 (« Le Dernier chant de l’Intermezzo »). Il fut lié aux « Fantaisistes » réunis dès 1909 sous la bannière de la revue Le Divan et de la librairie germanopratine du même nom, les deux, fondées par Henri Martineau. Leur fantaisie consistait à faire passer dans leur néo-classicisme un courant d’humour assez vivifiant.

La N.R.F. les accueillit généreusement en son sein en les gratifiant d’un brevet de modernité malgré l’enracinement de leur poésie dans un classicisme hérité de Jean Moréas.

Dyssord fit partie de la Société des Gens de Lettres en 1929 et de l’Académie des Lettres pyrénéennes.