MARCHE Antoine, explorateur. Manuscrit autographe (E 10252)

MARCHE (Antoine-Alfred). 1844-1898.

Naturaliste et explorateur.

Il organisa plusieurs expéditions en Afrique et aux Philippines.

Manuscrit autographe de premier jet, comportant de nombreuses corrections ou biffures. S.l.n.d. 33 pages in-8 de format oblong, numérotées.

Antoine Marche se rend en Malaisie afin d’y recueillir un certain nombre de témoignages et d’objets indigènes, aux fins de les porter à la connaissance anthropologique des savants du continent européen. 

Accostant d’abord sur la presqu’île de Malacca, au sud de la Thaïlande, l’explorateur débarque en avril 1880 à Singapoore (sic). Il explore des régions inconnues, en amont de la rivière de Laroor (province de Welleslay), arpentant les montagnes à dos d’éléphant, son seul moyen de transport, il visite l’île de Polillo, une terre vierge de toute exploration européenne, où il vient à la rencontre de tribus indigènes ...Les Indiens de ces contrées sont tous Tagals..., précise-t-il.

Après une excursion à Bosu-Bosu, il s’attaque à l’ascension du Mont Cristobal. Evoquant plus loin la personnalité du pape Apollinario – afin de convaincre de la piété aveugle des Indiens qui, le prenant pour un Saint, lui consacrèrent plusieurs lieux de dévotion, en particulier des grottes. De retour à La Laguna, l’explorateur ressent la première secousse d’un tremblement de terre …la population plongée dans l’épouvante. Beaucoup d’édifices et de maisons particulières s’étaient écroulées en faisant des victimes. Le lendemain on ressentit deux secousses dont l’une à 9h40 dura 45 secondes et celle de 10H40, 55 secondes (…) les pluies torrentielles qui succédèrent au tremblement de terre et le mauvais état de la mer… retardèrent son voyage dans les montagnes du Nord où vivent des tribus …ramasseurs d’or qu’ils fondent et mélangent avec du cuivre et en font des pipes très curieuses, des ornements et des petites marmites qu’ils battent au sortir du moule afin d’amincir le métal...

Antoine Marche signale les riches mines de cuivre du district de Lepanto, les cultures de tabac, un monopole du gouvernement (supprimé en 1882, précise-t-il) dans les provinces de l’Union, les rizières des plaines volcaniques au pied des cratères de l’Isarog et du Friga, et le commerce d’une plante recherchée en Europe ayant pour nom l’Abaco, dont il récolta plusieurs spécimens à la demande du directeur du Jardin botanique de Saïgon …l’abaco rend en effet comme plante textile des services merveilleux – ainsi que des cordages – des voiles. Suivant le traitement et la préparation qu’on lui fait subir, il peut fabriquer des tissus grossiers et des étoffes très fines. S’il sert à fabriquer des cordages souples et résistants, il est aussi employé pour la fabrication des voiles les plus fines qui servent à la parure des femmes riches de Luzon...

A Manille il récolta ...une ample moisson d’objets ethnographiques et de documents anthropologiques. J’en ai rapporté cent quatre vingt trois crânes et squelettes trouvés dans différents endroits... des cercueils ornés contenant des objets rituels (tibors en terre ou porcelaine, bijoux en or, perles de verre, coquillages, ou encore en écailles, cuivre et bronze, etc., armes en fer et en bois,) qu’il rapporta également de sa mission ...tous les objets trouvés dans les fouilles ainsi que les documents de toute nature armes flèches vêtements documents ethnographiques tissus... furent exposés à son retour en France au siège parisien de la Société de Géographie, 184 boulevard St Germain.