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MIOMANDRE (Francis de), écrivain. Manuscrit Autographe "L'évolution du Divan" (G 5248)

Francis de Miomandre retrace une brève « histoire du divan » qui, dans ce manuscrit, est personnifié avec humour 

300,00 € TTC
Autographe disponible à la vente
Référence:
G 5248
Description

MIOMANDRE (Francis de).

Né à Tours. 1880-1959.

Écrivain et traducteur.

M.A.S. « Francis de Miomandre », titré « L’Evolution du Divan ».

S.l.n.d. 11 pages in-8.

 

Francis de Miomandre retrace une brève « histoire du divan » qui, dans ce manuscrit, est personnifié avec humour :

Si les vieux dictionnaires définissent le divan comme une ...« sorte de chaise-longue avec ou sans dossier, qui sert de siège dans certains salons d’attente et dans quelques cafés dits cafés-divans... il y a un une époque où il s’agissait d’un meuble essentiellement utilisé dans les salles d’attente. ...Mais, alors, par quoi était- il remplacé dans le salon ? Eh bien ! justement, par rien. On ignorait le divan. Seuls quelques voyageurs en parlaient comme d’une chose qu’ils avaient vue là-bas, en Orient, et qui servait à la sieste et aux longues paresses d’un peuple déshabitué de toute action, ignorant de nos progrès modernes. Ils n’avaient pas la moindre idée de l’acclimater chez nous. [...]

Chez nous, régnait le canapé, ce meuble correct, bien élevé, raisonnable, ce meuble fait pour des messieurs et des dames sagement assis, les mains aux genoux, et causant d’idées générales, ou de potins mondains [...]. Il régna longtemps, il semblait ne devoir jamais être détrôné. [...] Cependant cette révolution a eu lieu et plus heureuse que bien d’autres sans trouver personne pour regretter le passé. [...] Que de choses, en littérature, en art, en politique, en morale s’expliquent par l’avènement du divan, et ne s’expliquent que par elle ! [...] Ce n’est point par l’Orient même que nous arrive le divan. Mais par l’intermédiaire de la Russie, qui d’ailleurs est un peu l’Orient, bien entendu, mais un Orient moins agressif et comme qui dirait européanisé. On se méfie moins. Ce qu’on refuserait d’un tartare on l’accepte d’un Moscovite. La quantité de divans que l’on consomme dans les romans russes est incroyable... Preuve que c’est la même chose dans la vie. Un héros de Pouchkine, de Tourgueniev, de Dostoïevski passe une grande partie de son existence à rêver et à bavarder sur un divan. C’est là qu’il médite sur la complication de l’amour et sur la malfaçon de cet univers incompréhensible. C’est là qu’il reconstruit la société et Dieu sait ce dont il est capable quand il se lève, pour appliquer ces idées. C’est, somme tout, là qu’il mène sa véritable vie, qui est la vie intérieure. [...] Il y eut une lutte, assez longue, entre le canapé et le divan. Le canapé, pour maintenir sa domination défaillante, se défendait par maint artifice de mimétisme. Il s’approfondit, s’étala, devint chaise-longue, pouf, que sais-je ? Ses dérisoires efforts ne pouvaient le sauver. Vous enregistrerez ses derniers triomphes dans les romans de Marcel Proust (ou du moins dans cette partie préliminaire qui se passe au temps, à jamais perdu, de Charles Swann)... Mais ...le divan s’installa, désormais invincible. Il ne se contenta point d’être là. Il lui fallait encore être seul... et ...il se mit à se répandre. [...] Du salon et du boudoir, il gagna la chambre à coucher [...] le cabinet de travail, [...], et jusqu’à la salle à manger, et l’antichambre. [...] A force d’être ainsi partout attirant par sa commodité, et en quelque sorte magnétique, le divan perdit très vite sa figure de meuble. Il devint le point central, autour duquel s’ordonna la décoration, l’aménagement du home entier...

 

Francis de Miomandre obtient le Goncourt en 1908 pour son cinquième livre Ecrit sur de l'eau. L’attribution inattendue du prix à cet ouvrage que personne ou presque n’avait lu [tiré à cinq cents exemplaires aux éditions de la revue Le Feu de Marseille], les critiques furent d'une fantaisie désarmante. Le Temps, entre autres, affirma gravement qu'il s'agissait d'une étude de mœurs sur les grands paquebots ! tandis que Gide écrivit à propos de cet ouvrage : « Sur quel ton parler de ce livre léger ? Léger comme une bulle, inconsistant, bizarre, il se dérobe sous la critique et semble sans cesse en formation. Il pourrait être insupportable ; il est charmant. »

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