BERLIOZ (Hector).
Né à La Côte-Saint-André. 1803-1869.
Compositeur romantique.
L.A.S. « H. Berlioz » à « Mon cher Monsieur Taylor » [le Baron Taylor].
Paris, 19 rue Boursault, 4 mars (sans date) [1855]. 1 page 1/2 in-8.
Berlioz s’affaire avant son départ pour la Belgique ...Je ne puis donc aller vous voir pour la commission dont Liszt m’a chargé. Il s’agirait de lui procurer les livrets, règlemens, et documents de toute espèce qui se rattachent à l’organisation de nos sociétés d’artistes. Il a l’intention de former une association allemande de la même nature et il a besoin d’un guide tel que vous ; car c’est vous qui avez en quelque sorte dicté page à page tous les écrits relatifs à ces belles institutions...
Fondée en 1843 et présidée par le baron Taylor (1789-1879), l’Association des artistes musiciens se constituait afin de pourvoir à l’amélioration du statut social du musicien, notamment par un fonds de pension et de secours, et à la promotion de l’art musical. Réunissant plusieurs milliers de membres partout en France mais aussi à l’étranger, elle organise, pour alimenter sa caisse, diverses manifestations dont de nombreux concerts, et parvient à fédérer dans un esprit fraternel d’entraide les actions des artistes musiciens. Dirigée par un comité formé d’éminentes personnalités (Berlioz, Liszt, Meyerbeer, Auber, Thalberg, Zimmerman, Herz, Érard, etc.), l’association laissa d’imposantes archives, qui s’étendent jusqu’en 1968.
Tout commence en 1830, lors de la création de la Symphonie fantastique : « Ce fut la veille de ce jour que Liszt vint me voir. Nous ne nous connaissions pas encore. Je lui parlai du Faust de Gœthe, qu’il m’avoua n’avoir pas lu, et pour lequel il se passionna autant que moi bientôt après. Nous éprouvions une vive sympathie l’un pour l’autre, et depuis lors notre liaison n’a fait que se resserrer et se consolider », raconte Berlioz dans ses Mémoires. Effectivement, le Faust de Berlioz va inspirer plus tard à Liszt sa Faust Symphonie. Tout deux se trouvent des passions communes : Shakespeare, Goethe, Byron, Beethoven.
Liszt va d’emblée transcrire pour piano seul la Symphonie fantastique, puis Harold en Italie.
Les deux musiciens restèrent en relation malgré l’installation de Liszt loin de Paris, à Weimar. Mais leur lien fut quelque peu distendu, par la suite, Berlioz vivant mal l’arrivée de Wagner dans le cœur de Liszt.